Les clichés peuvent faire l’objet de revendications de la part de leurs auteurs, pour atteinte au droit d’auteur, ou de leurs mandataires, agences de presse ou banques de données d’images, en cas d’exploitation non autorisée :
Getty Images
Agence France Presse
Associated Press
Reuters
BestImages
PicRights
PermissionMachine
RightsControl
L’auteur doit démontrer l’originalité du cliché (notion heureusement assez libre), ou le parasitisme occasionné….
La revendication est difficile, les tribunaux réticents. La liberté d’expression peut se heurter au droit de l’auteur.
En ce qui concerne les droits du photographe : à quels droits peut-il se heurter ? l’image des biens :
Le preneur de cliché peut se heurter aux droits d’auteur qui s’exerçent sur l’oeuvre photographiée, au droit du propriétaire sur l’image de son bien, au droit de la personne sur sa propre image :
Le droit du propriétaire sur l’image de son bien
« le propriétaire d’une chose ne dispose pas d’un droit exclusif sur l’image de celle-ci »
Tel est le verdict de l’arrêt de l’assemblée plénière de la Cour de cassation du 7 mai 2004, sous réserve de l’application d’autres fondement juridiques (vie privée, diffamation, parasistisme, trouble).
Dans une décision rendue le 2 février 2018 , le Conseil constitutionnel ne remet néanmoins pas en cause le nouvel article L. 621-42 du Code du patrimoine, introduit par la loi « Liberté de création » du 7 juillet 2016, selon lequel « l’utilisation à des fins commerciales de l’image des immeubles qui constituent les domaines nationaux, sur tout support, est soumise à l’autorisation préalable du gestionnaire de la partie concernée du domaine national ». L’objectif est de valoriser le patrimoine national. La règle vaut aussi pour les photographies de collections de musées, du domaine public mobilier (jurisprudence du Conseil d’Etat). Il s’agit d’une exclusivité propre liée à l’immeuble dans sa dimension matérielle sans rapport avec le droit d’auteur qui lui protège les droits patrimoniaux de l’auteur de l’oeuvre de l’esprit, immatérielle (CE, 10e ch., 21 juin 2018, n° 411005, Assoc. Wikimédia France), qui tombe dans le domaine public 70 ans après la mort de l’auteur. Je peux reconstruire un chateau de Chambord puisque l’oeuvre architecturale est tombée dans le domaine public, mais je ne peux exploiter librement l’image du premier (ou du second château s’il appartient au domaine national) sans autorisation du gestionnaire de l’immeuble.